dimanche 25 mars 2012

Un jour, donc, fatigué de talonner du pied le sentier abrupte du voyage terrestre

Un jour, donc, fatigué de talonner du pied le sentier abrupte du voyage terrestre, et de m'en aller, en chancelant comme un homme ivre, à travers les catacombes obscures de la vie, je soulevais avec lenteurs mes yeux spleenétiques, cernés d'un grand cercle bleuâtre, vers la concavité du firmament, et j'osai pénétrer, moi, si jeune, les mystères du ciel ! Ne trouvant pas ce que je cherchais, je soulevais la paupière effarée plus haut, plus haut encore, jusqu'à ce que j'aperçusse un trône, formé d'excréments humains et d'or, sur lequel trônait, avec un orgueil idiot, le corps recouvert d'un linceul fait avec des draps non lavés d'hôpital, celui qui s'intitule lui-même le Créateur ! Il tenait à la main le tronc pourri d'un homme mort, et le portait, alternativement, des yeux au nez et du nez à la bouche; une fois à la bouche, on devine ce qu'il en faisait. Ses pieds plongeaient dans une vaste mare de sang en ébullition, à la surface duquel s'élevaient tout à coup, comme des ténias à travers le contenu d'un pot de chambre, deux ou trois têtes prudentes, et qui s'abaissaient aussitôt, avec la rapidité de la flèche : un coup de pied, bien appliqué sur l'os du nez, était la récompense connue de la révolte au règlement, occasionnée par le besoin de respirer un autre milieu ; car, enfin, ces hommes n'étaient pas des poissons ! Amphibies tout au plus ; ils nageaient entre deux eaux dans ce liquide immonde !... jusqu'à ce que, n'ayant plus rien dans la main, le Créateur, avec les deux premières griffes du pied, saisît un autre plongeur par le cou, comme dans une tenaille, et le soulevât en l'air, en dehors de la vase rougeâtre, sauce exquise ! Pour celui-là, il faisait comme pour l'autre. Il lui dévorait d'abord la tête, les jambes et les bras, et en dernier lieu le tronc, jusqu'à ce qu'il ne restât plus rien ; car, il croquait les os. Ainsi de suite, durant les autres heures de son éternité. Quelque fois il s'écriait : "Je vous ai créés ; donc j'ai le droit de faire de vous ce que je veux. Vous ne m'avez rien fait, je ne dis pas le contraire. Je vous fais souffrir, et c'est mon plaisir." Et il reprenait son repas cruel, en remuant sa mâchoire inférieure, laquelle remuait sa barbe pleine de cervelle.

Les Chants de Maldoror, Lautréamont

mercredi 14 mars 2012

Je ne suis pas drôle


"Je ne suis pas drôle... ni ne désir l'être... Je suis un triste... un mélancolique... un pleureur - comme le saule."
Erik Satie

dimanche 11 mars 2012

jeudi 8 mars 2012

Le sceau DIY

J'ai toujours rêvé d'avoir mon sceau personnel. C'est en passe de devenir bientôt réalité grâce à ça:


(trouvé quelque part dans Imgur)

vendredi 2 mars 2012

I slipped myself some pink xannies and danced around the house in all-over print panties.

jeudi 1 mars 2012

Je serai cette Cendrillon là



Swing Shift Cinderella était sans nul doute l'un de mes cartoons préférés quand j'étais gosse. Je me disais que quand je serai grande je ressemblerai à cette Cendrillon là, alors que les copines de l'école se rêvaient plus en Cendrillon version Disney.

La ressemblance ne saute pas aux yeux, je suis loin d'être rousse, de chanter aussi bien et d'avoir un déhanché aussi endiablé. Et je n'ai non plus jamais rendu fou un Big Bad Wolf jusqu'au point de lui faire sortir les yeux des orbites. Mais un jour... Un jour!

"Oh Wolfie, oh Wolfie,  ain't you the one?"



Tex Avery - MGM 1945- Swing Shift Cinderella par ochiulpesticla