samedi 23 octobre 2010

Shut up or die: une petite critique de PONTYPOOL

Il y a des films comme ça, étranges, étonnants, curieux, qui vont font tomber de votre canapé, vous laissent bouche bée, l’air hagard. PONTYPOOL fait indéniablement parti de ces films la.

Basé sur le roman Pontypool Change everything de Tony Burgess, le film est réalisé en 2008 par le canadien Bruce McDonald.

Une petite ville dans l’Ontario, au Canada. Grant Mazzi, ancienne gloire de radio, se retrouve à travailler pour une petite station locale, à Pontypool. Seulement, en ce matin enneigé des choses étranges se passent dans la ville habituellement calme et tranquille. On parle d’une émeute qui aurait lieu devant le cabinet du docteur Mendez. Dans le studio, accompagné de sa productrice et de l’ingénieur du son, Grant Mazzi diffuse les premières infos sur l’évènement qui arrivent au compte gouttes et de manière plutôt chaotique. D’émeute on parle d’une épidémie virale qui se propagerait aux habitants de la ville et les transformerait en cannibales violents à la diction incohérente. Mis en quarantaine, nos trois protagonistes vont se retrouver cloitrés dans le studio, avec pour but de continuer à informer les auditeurs et aussi celui de chercher ce qui cause la mystérieuse épidémie, pour leur propre survie.

La première partie du film est un huis clos superbement mis en scène, ou la tension se fait de plus en plus vive à mesure que les informations sur ce qui se trame à l’extérieur arrivent. L’atmosphère devient vite angoissante et on se retrouve dévoré par la confusion et par une inquiétude croissante. Que se passe-t-il réellement dehors? A-t-on affaire à une émeute de nature politique? Un canular? Une vraie épidémie? Quel genre d’épidémie? La force de cette partie du film c’est qu’on ne voit rien. On n’est pas des témoins directs des évènements extérieurs. Tout comme nos trois personnages bloqués dans le studio de radio on est dans le flou, on cherche à comprendre, la tension ambiante n’en est que plus forte.

Le huis clos est brisé dans la seconde partie du film où nos héros se retrouvent traqués, partie un peu plus gore dans laquelle on n’est plus du tout dans la suggestion. Même s’il y a plus d’action dans cette moitié du film, l’aspect psychologique de l’histoire n’en est pas amoindri pour autant.

Ce qui fait la force de PONTYPOOL, c’est également le vecteur de contamination de l’épidémie qui est surprenant et inhabituel. En effet, l’épidémie est due à certains mots qui sont infectés et qui contaminent donc les individus. Ainsi, ce film peut amener à une véritable réflexion sur le langage, sur le sens des mots et leurs rapports au conscient et à l’inconscient, puisque le mot nous contamine dès lors qu’on a compris et intégré son sens. Dans une autre mesure, on peut aussi penser le film à travers la problématique des médias et de leur influence, de leur contrôle sur la population, et comment en répétant certaines infos, certaines idées, encore et encore, on peut nous "zombifier" le cerveau et l'esprit.

PONTYPOOL est un film qui, d’après mon humble avis, vaut vraiment la peine d’être vu, même s’il pourrait en dérouter plus d’un. C’est bien plus qu’un simple film d’infection. La mise en scène est soignée, les acteurs sont très bons, en particulier Stephen McHattie qui joue Grant Mazzi dont la voix profonde est plutôt envoûtante. D’autre part, mention spéciale au personnage du Dr Mendez joué par Hrant Alianak, qui est totalement fantasque et burlesque à souhait. Ce film est donc Kiwi approved!

Ah, et avant de finir je tiens à dire que j’offre un cadeau à la personne qui sera capable de m’expliquer la scène finale du film… ! :P


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